C’est une véritable explosion du yoga qui a eu lieu en Occident, et notamment en France depuis le début du XXIe siècle. Mais, au fait, quelle est la définition du yoga ? Difficile à définir en un mot, cette pratique est souvent assimilée à un sport mais ce serait oublier sa dimension spirituelle. Le mot « yoga » vient du Sanskrit « yug » qui évoque l’union du corps, du mental et de l’esprit. C’est le but premier de toute pratique de yoga : se reconnecter à soi-même en calmant les agitations du mental. Vieille de plusieurs millénaires, la tradition du yoga est loin de se résumer aux postures de contorsion visibles sur les réseaux sociaux. Il est temps d’explorer toutes les facettes de ce concept !
Le yoga postural : une pratique plus récente qu’on ne le croit
La première définition du yoga remonte à 1700 avant J.-C. dans les textes sacrés des Vedas. Cette collection d’hymnes, mantras et rituels religieux introduit également l’école philosophique du Samkhya dont le yoga moderne fait partie. Vers 200 après J.-C., les Yoga Sutras de Patanjali révèlent la méthode pour suivre la voie du yoga et trouver l’illumination (Samâdhi). Toutes ces techniques auraient pour objectif de permettre à l’homme de se libérer des causes de ses souffrances. À noter que, dans cet ouvrage désormais mythique, la pratique posturale est encore très peu mentionnée.
Les postures physiques sont représentées visuellement à partir du VIIIe siècle dans la Vallée de l’Indus, au nord-est de l’Inde. Un sceau d’argile datant de cette époque témoigne aujourd’hui d’une figure humaine dans une position s’apparentant à celle du Lotus (Padmasana). Par la suite, la pratique est surtout assise et méditative.
Le Hatha Yoga fait son apparition au XVe siècle, d’abord dans un but thérapeutique et de purification du corps. Parmi les 84 asanas décrits, on trouve notamment des équilibres sur les mains (Bakasana, le Corbeau) et des flexions arrière (Urdhva Dhanurasana, la Roue). Après de nombreuses évolutions, le Hatha est largement popularisé par Tirumalai Krishnamacharya qui ouvre sa première école en 1924 à Mysore, dans le sud de l’Inde. C’est aussi lui qui incorpore les fameuses Salutations au soleil (Surya Namaskâra) dans les années 1940. Sans oublier le concept de « vinyâsa » qui désigne le fait de se mouvoir d’une posture à l’autre en synchronisant la respiration.
À la même période, un élève de Krishnamacharya, appelé Pattabhi Jois, crée sa propre méthode : l’Ashtanga Vinyasa Yoga. Ce n’est que dans les années 1960 que cette pratique s’exporte en Occident en commençant par les États-Unis. On assiste alors à un grand « boom » du yoga avec la naissance d’une foule de nouvelles déclinaisons (Vinyasa Flow, Kundalini etc.).
Une définition du yoga selon les 8 membres de Patanjali
Dans ses Yogas Sutras, véritable pilier du yoga moderne, Patanjali évoque 8 « membres du yoga » qui, appliqués dans l’ordre, seraient le chemin vers la libération. Parmi elles, on trouve des règles à suivre en société, les Yamas :
- Ahimsa, la non-violence
- Satya, ne pas mentir
- Asteya, l’honnêteté
- Brahmacharya, le contrôle et la modération
- Aparigraha, ne pas convoiter les biens d’autrui
Suivent ensuite les Niyamas, observances personnelles auxquelles le yogi doit se plier :
- Saucha, la pureté
- Santosha, le contentement
- Tapas, l’autodiscipline
- Svadhyaya, l’étude des textes et de soi-même
- Ishvara Pranidhana, l’abandon à ce qui est supérieur à soi
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La définition du yoga se poursuit avec la pratique des asanas (postures de yoga). Patanjali évoque simplement une position « ferme et confortable » (Sthira Sukham Asanam). Puis apparaît la notion de Pranayama ou la discipline du souffle. Par la maîtrise de la respiration, le pratiquant équilibre l’énergie vitale qui circule à l’intérieur de lui (le Prana). On trouve ensuite les étapes de la pratique de méditation : Pratyahara (le fait de tourner les cinq sens vers l’intérieur), Dharana (la concentration sur un objet unique), Dhyana (l’état de méditation pure) et enfin Samâdhi. Ce dernier terme désigne la libération finale dans laquelle le yogi est libéré des attaches de sa condition humaine.
Aujourd’hui, il est très peu probable que vous pratiquiez le yoga dans le but de trouver l’Illumination divine. Cependant, en tant que yogi contemporain, il est intéressant de considérer ces injonctions, notamment les Yamas et Niyamas, comme un accompagnement spirituel dans une société qui prône l’action, au détriment de l’intériorité.
La définition du yoga au XXIe siècle : une discipline multi-facettes
L’arrivée du yoga dans les États-Unis de Woodstock a coïncidé avec la libération des moeurs et le retour à une spiritualité oubliée. Des studios de yoga ont fleuri dans tout le pays et les Américains se sont emparés de cette pratique pour en tirer des variations aux caractéristiques bien définies. C’est au début des années 2000 que le yoga a commencé à s’implanter dans le territoire européen.
La définition du yoga actuel se lit dans les différents styles qui empruntent des composantes de la pratique originelle et sont amenés à évoluer encore longtemps. On peut décomposer ces styles en deux catégories.
Les yogas dynamiques ont été inventés dans la lignée de l’Ashtanga. Les Salutations au soleil y sont presque systématiquement présentes et le mouvement est roi. Parmi eux : le Vinyasa Flow, le Bikram, le Power Yoga, le Jivamukti etc. Ces pratiques dont souvent assimilées à un sport car elles offrent renforcement musculaire et assouplissement, mais aussi parce que la dimension spirituelle y est parfois amoindrie.
Face à cela, des styles de yoga plus doux ont été créés : Yin, Restauratif, Nidra etc. Le rythme y est bien plus lent et le temps est laissé à l’intériorité. Ceci étant dit, il n’y a pas de yoga parfait et c’est à vous de composer le vôtre avec les pratiques qui résonnent en vous.
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